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L'été pour penser

10 août 2007

Mein Schatz, C'est si dur d'être sans nouvelles

Mein Schatz,

     C'est si dur d'être sans nouvelles de toi. Que fais tu? Où vis tu? Où es tu? J'ai besoin de toi. J'ai besoin de ta tendresse, de tes yeux, de ton sourire. J'ai besoin que tu me fasses partager ta philosophie de la vie, que tu m'aides sans même t'en rendre compte à y voir plus clair.
     Il y a une semaine et deux jours que tu es parti. C'est long, tout ce temps sans nouvelles de toi. Je m'inquiète, je me fais du souci pour toi, je me ronge les sangs. Je pense sans cesse à toi sur une musique morbide d'incompréhension. Je me dis que peut être tu es parti en voyage et que tu n'as ni portable, ni internet. Que tu n'as pas reçu le mail de huit pages que je t'ai envoyé entre dimanche et mardi. Mon portable ne daigne pas accéder au tien, je reçois des accusés qui me proclament froidement "non envoyé à ...".
     Tout peut porter à croire que tu es, comme ils disent, un salaud. Si on réécrit l'histoire, on peut capter chaque hésitation, on peut faire de tout un mensonge, une réponse accommodante. Il ne faut pas réécrire les souvenirs. C'est pourquoi j'ai confiance en toi. J'ai mis du temps à te faire confiance. Et je ne lâcherai pas. J'attendrai une réponse. Je suis certaine qu'elle viendra.
     Tu ne peux pas me faire ça. C'est toi qui m'a fait comprendre entre les lignes que tu tenais à moi. C'est toi qui voulais garder contact. C'est toi qui parlait de venir me voir, plus tard. C'est toi qui m'a proposé de venir dans ton pays. Tu m'as même envoyé un message le soir où tu es rentré.
     Te souviens-tu de ce matin où nous nous sommes quittés sur ce quai de gare, le chien de jade dans ta poche, mon livre caché dans ta valise, quelques larmes au coin de tes yeux? La porte s'est refermée sur toi. J'ai regardé le train partir, loin. L'après-midi, je t'imaginais avec tes grosses valises, en train de visiter coûte que coûte. J'ai pleuré, pleuré tout ce que je pouvais. Mais tes yeux m'avaient promis et je me consolais. Tu m'as écrit le soir, normalement, comme si nous étions toujours à deux.
    Le silence. Ne pas savoir ce que tu fais, ce que tu vis, pourquoi. Ne pas savoir si tu vas bien. Ne pas comprendre. Mais garder, ferme au fond du coeur, envers et contre tous, l'importance de ta sincérité.

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9 août 2007

L'Eté pour penser... C'est ironique... Il n'y a

L'Eté pour penser... C'est ironique... Il n'y a pas grand chose ici. Pourtant, tant de choses ont changé. Ou rien? J'ai cru que beaucoup de choses avaient changé et finalement tout s'est évaporé? J'essaie de garder le moral, j'essaie de ne pas m'enfoncer dans les méandres d'une déprime qui me poursuit depuis des mois. Prépa, prépa... Prépa qui emprisonne mon cerveau. Je ne sais plus ce que j'aime, je n'ai plus d'envies qui durent, je suis dégoûtée de tout.

Arrêter.

Changer.

Nettoyer.

5 juillet 2007

La douceur de Babet émane, grésillante, de mon

La douceur de Babet émane, grésillante, de mon portable. Il est temps de faire un petit point.

     Pour ce faire, je m'installe sur la grosse table ronde en bois exotique, qui repose sur les dalles de la terrasse, d'un beige distingué. Cet endroit n'a plus d'âme. On ne sent plus l'air de la nuit se faufiler entre les colonnes, nous caresser doucement. Il n'y a pas de vert, sinon celui, émeraude, de la toiture. Non, pas émeraude, c'est un vert basque. La lumière du spot automatique est crue. Non, c'est vrai, il n'y a plus d'air. Et l'on ne voit plus les étoiles, que les panneaux de plastique. Ou de verre, qu'importe, cela ne les rend pas plus nobles. Cage immonde. Tout enfermer, briser l'harmonie, recouvrir, étouffer. Refroidir l'atmosphère pour espérer avoir plus chaud. C'est encore plus petit, c'est encore plus dénué de charme. Qu'est ce que la vie ici? Où est-elle? Dans ce cendrier? Ou bien dans ces miettes de pain sur les sets de table rapportés de l'île Maurice dans l'espoir vain de me faire enrager? Dans cette pelle-et-sa-balayette qui n'ont rien à faire là, sur le rebord d'une piscine, ou dans mes boucles d'oreilles, petites billes d'argent qui traînent là, oubliées après les premières brasses de l'année, lorsque le soleil persistait à offrir quelques rayons chauds? Un matelas pneumatique transparent à fond bleu, que personne n'utilise et qui se frotte au volet roulant, des bidons de je ne sais quoi, des gants de jardinage sur un minuscule barbecue électrique plus que poussiéreux, un bazar inhumain, des meubles sans coussins. Froid. Froid. Froid.
     Sur cette même terrasse, il y a déjà quatre ans de cela, je peuplais ce vide. Moment de sentiments. Sur la petite table rectangulaire et haute qui gît désormais là-haut dans la maison, derrière une étagère et sous diverses choses dont je n'ai que faire mais qui encombrent ce qui est censé être mon espace vital, j'avais posé quelques feuilles blanches. J'avais allumé un photophore dans un bougeoir en forme de phare - mon père apprécie les objets marins, je trouve qu'ils ne conviennent pas du tout à cette maison. - J'écoutais I Guess I Loved You de Lara Fabian. Une foule de moments perdus me revenait en tête, et je laissais glisser ma plume sur le papier. L'encre bleue formait de grosses lettres qui tentaient de dire à l'autre, à l'être aimé, ce que la bouche n'avait osé exprimer. Et c'était comme si tout vibrait autour de moi.

     Ce soir, il n'en est rien, et cette cage de verre que j'observe avec tant d'éloignement mêlé de perplexité me fait quelque part penser à ce dont on me parlait cet après midi.

     Le verdict est tombé. Je suis sous cloche. L'image est finalement très bien choisie. Mais ce n'était pas ce verdict que j'attendais, si tant est que j'en eu attendu un. J'ai été surprise par tant de compréhension. Je ne demandais rien, je ne me doutais pas qu'une pareille réaction m'attendait. En partie car je n'imaginais pas dévier vers ces chemins là. J'ai raconté. Beaucoup de choses. Sans réfléchir. La peur qui me prenait les tripes quand je pensais aux mois qui arrivaient, la peur de me perdre. Pas d'échappatoire. Aller, venir, aller, venir. La fatigue. Les idées trop brouillées. Le manque de confiance. La "non adhésion". La sensation d'étouffement. Continuer, s'accrocher, faire comme si. Trop dur. Mais quand même, vais y arriver. Aller voir un psy. Prendre une piaule sur place.
     Des yeux bleu-vert et clairs s'inquiétaient pour moi, réfléchissaient, une voix me répondait posément. Me demandait de m'imposer plus.
     Pression au travail. Pression familiale. C'est trop.
     Oui, peut être. Je ne l'avais pas vu ainsi. Peut être. Mais comment faire? Sans blesser, sans catalyser des crises, sans les cristalliser.

    Quelqu'un était là, qui écoutait et entendait sans jugements. Quelqu'un qui, sans avoir vraiment dit grand chose, m'a ôté une certaine culpabilité que je portais, accrochée à mon ombre, telle une cape, sans même m'en apercevoir.

4 juillet 2007

Ça y est. Un dernier clic, et c'est un nouveau

Ça y est. Un dernier clic, et c'est un nouveau blog qui est créé. Encore un. L'énième. Je n'essaie même plus de compter combien j'en ai faits depuis trois ans. Et celui-ci, que va-t-il devenir? J'espère pouvoir enfin y écrire librement.
La dernière fois que j'en ai fait un dans cette optique, ça n'a pas marché. Tout de suite, un commentateur est arrivé. On a appris à se connaître. Depuis, ce n'est plus la même chose. Et puis, depuis environ un an et demi, depuis que je me suis mis dans la tête de faire une prépa, mon esprit s'est rempli de doutes. Je ne connaissais plus rien, et je ne pouvais plus écrire. Quelle difficulté pour tracer une quarantaine de lignes encombrées de lettres autre que dans une dissertation! Une dissertation, oui. I, II, III. Remplir avec les idées, les arguments. Exemples, théories, auteurs. Mais ce que je ressentais? Je n'arrivais plus à l'écrire. Mettre des mots sur ce que je voyais, entendais, observais, et qui prenait sa forme dans mon cerveau, cela m'était devenu très difficile, voire impossible. Durant cette période, j'ai écrit très peu de poèmes. Le reste, j'avais la flemme ou les idées trop embrouillées. Toujours ce brouillard épais, partout. Dans le blog sus-évoqué, c'était pareil. Inspiration, émotion à faire passer. Puis quoi. On regarde, pour voir, ce que ça donne. Quelques malheureuses lignes. Jamais de débordements. Jamais de mots qui coulent à flots.
Cela me terrifiait.

Puis viennent les grandes vacances. J'essaie de décompresser. Je me suis promis de ne rien lire qui figure dans ces feuillets de bibliographie avant quelques jours. Et même la mi-juillet. J'espère. De toute façon, j'a pas acheté ces satanés bouquins. Mais ce sera sans doute déjà trop tard. Il faudra que je travaille d'arrache pied pour rattraper.
Oh non... Faites que non. Faites que j'aie au moins amélioré ma capacité de travail durant cette année.
Qu'importe, ne pas y penser pour le moment.
D'ailleurs, qu'est ce qui me dit que je choisirai d'y aller? Être admise ne m'y oblige en rien.
Si, tu iras, tu le sais. Tu te donnes encore un an pour réfléchir à ce dans quoi tu veux vraiment te lancer.
Tu sais que ce sera dur, que tu n'as qu'une très faible envie d'y aller, que tu parais être la moins motivée, que ton "argument" est loin de tenir assez la route pour que tu te lances, mais tu iras. Tu iras, et tu tiendras jusqu'au bout. Et j'espère pour toi que ça ne t'aura pas bousillé le cerveau, et que tu auras gardé une certaine fraîcheur. J'espère que tu es assez forte.

Les grandes vacances, donc. On m'a encore expédiée ici contre ma volonté. Ras-le-bol. Tant pis, je fais avec. Je planifie une petite évasion pour la semaine prochaine. En attendant, je pense, je médite, je tourne des mots dans ma tête, et pour une fois, ils ne vont pas trop vite. Clic! Je peux en saisir. Les comprendre. Faire des phrases avec. Trouver quelques problèmes. Du moins, je suis sur la voie.
Alors je vais écrire. C'est bon, je sens que je peux le faire. Écrire comme jamais. Retrouver au moins l'aisance d'antan.

C'est ce que je souhaite. Pour avoir l'esprit en paix. Une thérapie par le verbe. A post per day, et plus si affinités.

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L'été pour penser
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